Le maître de jeu ou meneur de jeu (dans les deux cas, l’abbréviation MJ est très souvent utilisée) décrit les situations, prend en compte et arbitre les actions des joueurs, et interprète les personnages non-joueurs. De nombreux jeux utilisent une terminologie spécifique pour désigner le MJ (Conteur, Gardien des Arcanes, Maître de donjon, etc.).

Sur la distinction maître de jeu et joueur

La distinction entre joueur et maître de jeu n’est en théorie qu’une différence de rôle destinée à assurer le bon fonctionnement de la partie. En pratique, il arrive souvent que les joueurs considèrent que le maître de jeu se situe à un niveau autre. Dans la mesure où c’est au maître de jeu d’écrire le scénario et d’en assurer le déroulement, de nombreux joueurs le placent sur un plan différent : à eux de développer une histoire dont leur personnage occupe le centre, à lui de fournir les différents éléments qui permettront à cette histoire de se réaliser. L’expérience montre que l’aspect collaboratif des jeux de rôles peut en arriver à être plus théorique que pratique. Il faut ajouter à cela que, même dans l’idéal, le maître de jeu n’a pas une maîtrise absolue du scénario : de nombreuses situations se résolvent de façon aléatoire et peuvent aboutir à un résultat très différent de celui qui aurait pu être envisagé. Par exemple, lors d’une situation de combat, on tire les dés pour déterminer lequel des adversaires touchera l’autre, et ainsi de suite… ce qui peut tout à fait générer une situation imprévue, comme le décès du personnage d’un des joueurs, qui entraînera des révisions conséquentes dans le scénario. La situation est encore compliquée par le fait que les jeux de rôles sont une activité aussi sociale que créatrice, et qu’il n’est absolument pas malvenu qu’aux discussions « en jeu » (chaque joueur interprétant son personnage) se mêlent des intermèdes « hors jeu » (les joueurs se remettent à parler en leur nom de choses qui n’ont parfois qu’un rapport lointain avec le jeu lui-même). Ces intermèdes font même partie intégrante du jeu, comme le fait remarquer Caïra, et nécessitent de la part des joueurs une certaine dextérité pour faire la part entre ce qui relève du jeu d’acteur (le joueur interprétant son personnage) et ce qui relève de la discussion informelle.

Cécile Cristofari, « Lecteur, acteur : la culture populaire revisitée par les fanfictions et les jeux de rôle », TRANS- [En ligne], 9 | 2010, mis en ligne le 01 février 2010, consulté le 30 septembre 2016. URL : http://trans.revues.org/372 ; DOI : 10.4000/trans.372

Lire Aussi